DoTA 2 – Le Test

Après deux ans de bêta ouverte, Defense of the Ancients 2 est enfin lancé officiellement. DoTA premier du nom, à l’origine un mod de 2003 pour Warcraft 3 : Reign of Chaos avait créé le genre « MOBA », où des joueurs s’affrontent en équipes dans une  arène  avec pour objectif de détruire la base adverse dans des parties nerveuses et extrêmement addictives, le tout avec de la montée en niveau façon  RPG. Enfin, est-il vraiment utile de rappeler ce qu’est un MOBA en 2013 ?

Face au succès monstrueux du genre – de multiples licences à succès : Heroes of Newerth, Bloodline Champions, SMITE –  et bien sûr plus de trente millions de joueurs actifs et du e-sport à outrance pour le géant League of Legends , l’héritage de prestige ne semblait à l’origine pas suffisant à DoTA 2 pour se tailler une place dans ce marché superactif.

Ceci dit, vu les chiffres de fréquentation de la bêta et l’ampleur du premier tournoi officiel de DoTA 2 en 2011, il semble évident que Valve se taille la part du lion dans les prochaines années avec son nouveau bébé… Dix ans ont passé depuis DoTA… Verdict!

Mécaniques de jeux : Keep calm & Control !

Comparé à d’autres ténors du genre, pour ne pas citer LoL, DoTA 2 est très orienté micro-management. Tout d’abord, les phases de farming sur les voies sont plus complexes à gérer avec la possibilité de « nier » (deny)  ses propres sbires et tours, c’est à dire les achever soi-même pour que l’ennemi n’en obtienne pas d’or – et une XP réduite! Cela ajoute de la complexité et de la stratégie bienvenue sur le farm, d’autant plus que nier ses sbires permet également de ne pas pousser trop dans sa voie. Parvenir à nier une tour alliée offre un avantage considérable, l’or étant, comme toujours, le nerf de la guerre.

En outre, chaque unité secondaire peut être contrôlée à souhait – vous pouvez sélectionner la cible d’une « Ward de Mort » infligeant des dégâts que vous venez d’invoquer, contrôler vos invocations comme bon vous semble et même prendre le contrôle de héros alliés qui souhaitent partager le contrôle! La carte est spacieuse et le rythme de jeu assez lent en début de partie, ce qui permet vraiment d’apprécier les escarmouches nerveuses dans la forêt et le suspense des dernières minutes – il est parfois difficile de prévoir si l’on va gagner une partie, même si l’on mène au score d’une dizaine de « kills ».

Point de talents ni d’équipements dans DoTA 2. Il y a bien des runes, mais elles apparaissent sur la carte et vous donnent des bonus à durée limitée comme Double dégâts, Invisibilité…

Une fonctionnalité par ailleurs appréciable sont les courriers, des petits canassons qui peuvent vous apporter vos nouveaux objets sur le champ de bataille (et périr par la même occasion). Même ces bêtes de somme sont contrôlables!

Death Ward witch doctor

Des héros variés et des combats prenants

Tous les héros sont utilisables de base – et il y en a 102! Ils sont divisés en trois catégories : force, agilité et intelligence. Ils sont également triables en fonction de leur rôle : support, initiateur, harceleur, maître de l’escape, carry, etc. Ils sont très variés et de complexité diverse. Ainsi, certains héros n’ont que deux compétences actives – Luna cumule par exemple deux compétences passives, ce qui rend son gameplay aisé à prendre en main. Néanmoins, il est possible d’acheter de multiples objets apportant une compétence active : il existe quasiment un objet pour chaque type de compétence qu’il pourrait vous manquer (ralentissement, silence, sorts de dégâts directs…). Le plus complexe des héros, à mon avis Invoker, dispose de pas moins de neuf sorts différents qui s’utilisent avec les différentes combinaisons des touches A,Z,et E! Il existe même un site web pour maîtriser ce héros …

Les combats sont brillants – c’est très clair, et on sait pourquoi on est stun ou sous silence, qui a lancé quelle compétence dévastatrice et comment on a succombé comme un débutant dans cet immense chaos maîtrisé. Mieux encore, malgré le nombre de héros et le nombre de MOBA concurrents, DoTA 2 peut se targuer d’avoir des compétences originales tant dans leur fonctionnement que graphiquement! Un gros plus.

Intégration steam, plateforme et communauté

L’intégration du jeu dans la plate-forme Steam est un point fort indéniable pour DoTA 2. Steam est aujourd’hui le leader incontesté du dématérialisé et sa plate-forme bien rodée rend l’expérience de communauté très agréable, avec par exemple la possibilité de chatter avec ses contacts à n’importe quel moment, peu importe ce à quoi ils jouent. De plus, DoTA 2 est disponible sur plateformes Windows, Mac… et Linux. Une performance à saluer pour les utilisateurs de systèmes d’exploitation libres!

Screenshot de l’interface du lobby de Dota 2

Difficulté et progression

Avec le système précédemment évoqué de deny et le micro-management, le jeu est assez difficile à gérer pour les débutants – malgré le bon tutoriel qui suit l’installation. Il faut également préciser que mourir, en outre de donner de l’or au joueur ennemi qui vous a tué, vous déleste d’une partie de vos propres deniers! De quoi enfoncer un peu plus le clou : ne pas mourir d’une manière stupide est extrêmement important dans DoTA 2. Le successeur de DoTA a une courbe de progression assez raide, c’est le moins que l’on puisse dire!

Et oui, votre testeur préféré sait déjà tuer les cinq membres de l’équipe adverse d’un coup.

Modèle économique et personnalisation

A la fin de chaque match, en fonction de vos performances et d’une bonne part d’aléatoire, vous pouvez obtenir des loots variés (coffres, cartes de joueurs célèbres, objets de sets…) et de différentes raretés. Evidemment, il est possible de tout acheter en monnaie fiduciaire dans le shop in-game, mais gardez à l’esprit que l’ensemble des objets disponibles sont purement cosmétiques, avec quelques innovations bienvenues comme des voix personnalisées pour les annonces de multi-kill et de séries sanglantes. Pour acheter l’ensemble des objets de sets et de personnalisation, il vous faudra néanmoins dépenser une petite fortune : le prix des objets m’a paru extrêmement élevé et il ne s’agit jamais de simples skins. La séparation en sets (épaules, armes, casque…) et le loot régulier permet néanmoins de se créer un style presque unique pour son héros favori. Aussi, à noter le Steam Workshop qui réussie un coup de génie en crowdsourçant la production de contenu (principalement skins et armes) aux joueurs! Ceux-ci obtiennent bien sûr une petite commission à la vente…

Des défauts?

DoTA possède bien sûr quelques défauts à corriger. Malgré son système de matchmaking complet et réussi (Il permet de sélectionner par zone géographique, par mode, etc.), il est pour le moment impossible de proposer un abandon à son équipe pendant le match, ce qui peut rendre certaines parties très frustrantes si la domination de l’équipe adverse est implacable. Aussi, j’ai noté quelques lags côté serveur et le matchmaking est parfois frustrant, refusant de démarrer certaines parties à cause de la lenteur d’un joueur sur dix.

Conclusion

DoTA 2 est une machine de guerre, un rouleau compresseur qui a tout pour se hisser aux sommets. Graphiquement, on est sur un titre qui garde un esprit très Warcraft – que cela soit des « vieux » STR ou MMO – et qui plaira ou non au premier coup d’œil. Pour ma part, c’est fluide et réussi. Reste à voir si, avec sa difficulté un poil supérieure, DoTA 2 pourra brasser aussi large qu’un League of Legends.

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Bio de l'auteur Zilian:
J'ai joué à WoW, Age of Conan, Guild Wars, Warhammer Online, SWTOR, LoL... Aujourd'hui je joue principalement à DoTA 2. J'ai eu une époque hardcore gamer par le passé dans une grosse guilde sur WoW, mais je suis devenu un joueur plus raisonné aujourd'hui. J'aime analyser les prochains titres en essayant de dénicher le jeu qui révolutionnera le genre!

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l'auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du site LeGamer.com